LES COURTS


A l'occasion de cette cinquième édition du festival Best of Doc, Documentaire sur grand écran, en partenariat avec l'Agence du court-métrage, a constitué un comité de 8 étudiants pour sélectionner 5 courts-métrages documentaires présenté en festival cette année.

Rachel Rudloff (Université Paris-Nanterre), Enora Giboire (Université Paris 1), Elias Chambon (Université Paris 7), Paula Bedoya  (Université Paris 1), Iman Florentin (Université Paris Saclay), Gaspard Brozek (Université Paris Saclay), Aliénor Plumel (Université Paris Saclay), Louise Cassabois (Université Paris Saclay) se sont réuni·e·s début novembre pour la sélection des 5 courts-métrages de notre cinquième édition. 

Andy et Charlie

De Livia Lattanzio

France, 2021, 22 minutes
Production : Association Transversale, Association LLUM


Andy et Charlie se produisent ensemble sur scène dans des numéros érotiques. Le jour, elles se racontent l’une à l’autre.

Andy et Charlie, comme seules au monde, enchaînent les numéros érotiques sur une scène. En accédant jusqu'aux loges, la caméra de Livia Lattanzio dévoile l'unique lieu de repos pour ces corps dénudés mais bel et bien au travail. Abritées derrière leurs pseudonymes et leur sens du spectacle, Andy et Charlie déjouent un temps la proximité supposée. Mais la réalisatrice les retrouve l'été, loin du cabaret, permettant ainsi à d'autres récits d'émerger : les deux jeunes femmes questionnent et se racontent, chacune pouvant, au détour d'une phrase, devenir le guide de l'autre. En interrogeant frontalement leur liberté, Andy et Charlie cherchent à fixer, par elles-même et pour elles-mêmes, les conditions de leur présence au monde.


Claire-Emmanuelle Blot


Festival Côté Court, Pantin · France · 2023, Panorama

Festival international du film Entrevues Belfort, Belfort · France · 2022, Compétiton internationale

Festival Silhouette, Paris · France · 2023, Sélection internationale


Dans la tête un orage 

De Clément Pérot

France, 2023, 24 minutes

Production : Jonas Films


Un après-midi de fin d’été dans un quartier de la banlieue de Calais, tout au nord de la France, en périphérie de la mer. Des enfants et des adolescents tuent le temps qui s’écoule en bas des tours. Parmi eux, Kyllianna étouffe.








Quelques mots du réalisateur:

Le film s’ancre avant tout dans un lieu. Dans mon processus de travail, je m’attache d’abord à des lieux existants ainsi qu’aux personnes qui s’y inscrivent. C’est à partir des lieux et des gens que naissent mes désirs de films et de récits. Ce qui m’intéresse ici, ce sont ces espaces médians qui sont comme en tension les uns avec les autres : le quartier, les terrains vagues, la nature sauvage, les routes et les zones industrielles au loin. Ce sont aussi des espaces investis par ces jeunes, qui s’y construisent par eux-mêmes. Ce lieu est pour moi comme un territoire de l’enfance, une forme d’hétérotopie. Dedans, certains sont en groupe, d’autres seuls, un peu disséminés. Il y a quelque chose d’éclaté dans ce lieu, et donc dans mon film.

Clément Pérot, 2023




Quinzaine des Cinéastes (ex Quinzaine des Réalisateurs) Cannes · France
Sélection Officielle



La Lutte est une fin

De Arthur Thomas-Pavlowsky

France, 2022, 27'35 minutes
Production : G.R.E.C

26 juin à Marseille. Au sein de la bourse du travail transformée en arène de boxe, les boxeurs du collectif Boxe Massilia sont sur le point d’entrer sur le ring face à une foule en liesse. Et si à travers ce spectacle antique du combat au corps à corps, une autre lutte se jouait, plus décisive et fondamentale ?


Quelques mots du réalisateur:

"En participant au mouvement Nuit Debout contre la loi travail, puis plus tard en militant à Calais, j’ai été victime et témoin de violences policières. Souvent tétanisé face à celles-ci, je ressentais le besoin de m’éduquer à prendre des coups et à en donner. En arrivant sur Marseille, j’ai donc eu envie de passer le cap. Des amis m’avaient parlé du Collectif Boxe Massilia qui, à l’époque, donnait des cours de boxe anglaise à prix libre dans une maison pour tous, à côté du cours Julien à Marseille. Dès le premier cours j’ai été empreint par l’atmosphère qui régnait dans la salle. De l’adolescent tout juste sorti de sa journée de lycée au cinquantenaire qui revient de son travail, les gens se rencontraient en apprenant l’art de se frapper."


 " Ce qui a concrétisé mon envie de documentaire, c’est la volonté du collectif de revendiquer une boxe prolétarienne. Cette ligne politique les a amenés à créer un lien avec le comité Chômeurs et précaires de la CGT 13. La CGT a alors accueilli dans la bourse du travail le collectif à venir boxer. Pour moi, leur enseignement de la boxe n’est pas simplement un exutoire, il est un acte de résistance. Il permet à des individus de prendre confiance en eux, de s’affirmer et de lutter contre des oppressions vécues. Les personnes du collectif ne font pas que pratiquer la boxe anglaise, ielles en parlent et en font un objet de lutte. "       

Arthur Thomas-Pavlowsky


 Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

Clermont-Ferrand · France · 2023

Compétition nationale

Mention spéciale du jury Queer Métrage · Grand Prix

Festival Silhouette

Paris · France · 2023

Sélection internationale

Mention spéciale de la meilleure photographie pour un film français

Maria Schneider, 1983

De Elisabeth Subrin

France, 2022, 25'09 minutes
Production : 5 à 7 Films


En 1983, Maria Schneider donne une interview pour l'émission de télévision Cinéma Cinémas. La conversation prend une tournure inattendue lorsque l'actrice conteste les pratiques de l'industrie cinématographique et qu'on lui demande de parler du film controversé Le Dernier Tango à Paris (1972).




Le film, d’une nécessité triste aujourd’hui – parce que les mots des années 80 résonnent aux années 2020 – est d’une terrible efficacité : par ce dédoublement, il nous fait ressentir que les actrices sont toujours concernées par la mainmise des hommes – blancs et cisgenres – sur le cinéma.

Agathe Arnaud

Quinzaine des Cinéastes (ex Quinzaine des Réalisateurs), Cannes · France · 2022
Sélection Officielle

Festival international du court-métrage de Vila do Conde, Vila do Conde · Portugal · 2022

Compétition internationale


Académie des César, France

Meilleur Film de Court Métrage Documentaire


Ovan Gruvan

De Théo Audoire et Lova Karlsson

France, 2022, 13 minutes
Production : G.R.E.C


Kiruna, nord de la Suède ; après d’étranges évènements, la ville s’anime.



Quelques mots des réalisateurs:

Toutes les images sont tournées à Kiruna, on pourrait dire qu'elles sont documentaires au sens où rien n'est mis en scène. Pour trouver une cohérence visuelle, on a choisi une construction assez rigoureuse avec des lignes droites qui fait appel à la photographie documentaire. Après nous avons pris beaucoup de libertés par rapport à ce qui se passe réellement. Ce que nous laissons hors-champ amène un côté illusoire. Le son est entièrement reconstruit en studio, la narration passe par des faux messages talkie-walkie et des échantillons radio, une composition musicale originale et une reprise d'une chanson traditionnelle dont nous avons changé les paroles... Les images sont peut-être ce qui ancre le film à Kiruna, mais on est partis de là pour aller ailleurs. Un aspect poétique s'ajoute à l'aspects documentaire - c'est comme ça que. nous avons choisi de raconter une version de cette histoire, d'une ville dont nous ne sommes pas habitants.

Théo Audoire et Lova Karlsson











Visions du Réel, Nyon · Suisse · 2022, Opening Scenes

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