DIX FILMS SÉLECTIONNÉS
COMITÉ DE SÉLECTION
Cette année, Annick Peigné-Giuly (Documentaire sur grand écran), Antoine Guillot (Radio France), Eva Tourrent (Tënk), Fabien David (programmateur du cinéma Le Bourguet à Forcalquier) et Claire-Emmanuelle Blot (les Entrevues de Belfort) se sont réuni.e.s pour la sélection des 10 films de la 6ème édition du festival Best of Doc.
Anhell69
De Theo Montoya
Colombie, Roumanie, France, Allemagne
2022 • 75 minutes • Vidéo 4K • Couleur
Production (personne) : Theo Montoya, Balthasar Busmann, Maximilian Haslberger, David Hurst, Bianca Oana, Juan Pablo Castrillón
Production (structure) : Desvío Visual
Distribution : Dublin Films
Un corbillard sillonne les rues de Medellin, tandis qu'un jeune réalisateur raconte son histoire dans cette ville marquée par les conflits, la violence et les paradoxes. Il se souvient de son enfance, de sa rencontre avec le cinéma d'auteur de son pays et de la découverte de sa sexualité. Il tente ensuite de réaliser son premier film, une fiction sur une secte de fantômes. Le casting se fait au sein de la jeunesse queer de Medellin, mais l’acteur principal meurt d’une overdose, à l’âge de 21 ans. Alors que le réalisateur voit disparaître d’autres amis, ANHELL69 explore les craintes, les doutes et les rêves d'une génération anéantie, et la lutte pour continuer à faire du cinéma.
Thèmes : Cinéma, Colombie, Drogue, Jeunesse, LGBTQIA+, Mort, Violence, Gang
"Comment sera le futur pour un pays qui n’a jamais connu la paix ? ", interroge la voix de Theo Montoya dans son premier long métrage, Anhell69, sous les traits d’un cadavre qui sillonne l’obscurité de Medellín. Prix SFCC de la critique pour la compétition fiction, ce film dialogue aussi avec le focus dédié au cinéma colombien contemporain. Au fil de témoignages crus d’amis gays âgés d’une vingtaine d’années, Anhell69 semble d’abord le dépositaire du désespoir de cette génération, consumée par la violence étatique et sociale. Face à la chape de plomb de cet omniprésent « no futuro », le film de Montoya cherche le salut du côté de la fiction. Dans la veine des appunti pasoliniens, le cinéaste remue les cendres du présent pour que jaillissent les lueurs d’un film à venir : une dystopie où la spectrophilie, attirance pour les fantômes, est réprimée par l’armée. Une brûlante étreinte des disparus comme forme de résistance."
Claire Allouche - Cahiers du Cinéma
"S’il n’y pas d’horizon à Medellin, Anhell69 fonce sans ménagements vers ses propres horizons cinématographiques. Inclassable, le film mélange making-of (Montoya filme sa rencontre professionnelle et amoureuse avec l’acteur, décédé depuis, de son court métrage Son of Sodom, sélectionné à Cannes), compilations d’entretiens face caméra avec des garçons queer colombiens de sa génération, et science-fiction de poche aux couleurs fluo (dans un futur proche, une nouvelle déviance nommée spectrophilie rapproche sexuellement les morts et les vivants).
Proche de l’expérimental, le résultat ne se laisse pas clairement appréhender d’entrée de jeu. Montoya explique avoir souhaité composer un « film trans » : c’est à dire un film qui n’appartienne pas à un genre précis, un film sans frontière ou classification. Progressivement, ce portrait mi-réel mi-fantastique d’une génération perdue impose sa propre narration et finit par donner lieu à un émouvant vertige, comme lorsque l’on voit au générique de fin que la plupart des autres jeunes mecs ayant participé au film sont également décédés depuis, victimes soit d’overdose soit de violences."
Gregory Courtaut - Le Polyster
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Apolonia, Apolonia
De Lea Glob
Danemark, Pologne • 2022 • 116 minutes • Couleur
Production (personne) : Sidsel Siersted, Malgorzata Staron
Production (structure) : Danish Documentary Production
Distribution : Survivance
Lorsque la réalisatrice danoise Lea Glob commence à filmer la peintre Apolonia Sokol, il ne devait s’agir que d’un exercice d’école de cinéma. Le portrait filmé s’est finalement tourné sur treize années pour se muer en une épopée intime et sinueuse, celle d’une jeune femme artiste, depuis sa vie de bohème au cœur du théâtre du Lavoir Moderne que dirigent ses parents, jusqu’à son ascension dans le milieu de l’art contemporain, en passant par ses études aux Beaux-Arts de Paris. Mais en miroir d’Apolonia, ce sont aussi les destins d’Oksana Shachko, l’une des fondatrices des Femen, et de la réalisatrice, qui se dessinent. Une sororité à trois faces, à l’épreuve du monde d’aujourd’hui.
Thèmes : Femme, Portrait, France, Art, Peinture, Société
""J'ai souvent pensé qu'il était temps que je coupe la caméra. Mais je continuais, un peu plus longtemps..." raconte Lea Glob en voix off. C'est un coup de foudre lorsqu'en 2009, étudiante, elle rencontre la magnétique Apolonia Sokol, élevée dans une communauté d'artistes au Lavoir Moderne parisien, un théâtre d'avant-garde fondé par ses parents. Pour la cinéaste, originaire de la campagne danoise, filmer cette vie de bohème, c'est entrer dans un conte de fées urbain. Une fascination qui va durer treize ans et lier intimement celle qui aspire à devenir une peintre accomplie, et son alter ego qui lui tend un miroir cinématographique. À l'instar de Glob, qui porte sur ses images accumulées dans le temps un regard rétrospectif plein de lucidité et de ferveur, nous sommes emportés par l'énergie dévorante de la protagoniste – amie proche d'Oksana Shachko, cofondatrice du groupe féministe Femen – ainsi que ses espoirs, fragilités, frustrations et combats pour être reconnue en tant qu'artiste. Apolonia, Apolonia constitue le renversant portrait d'une femme contemporaine, dont la puissance créatrice anime une incessante quête de liberté."
Emmanuel Chicon - Visions du Réel
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Bye Bye Tibériade
De Lina Soualem
France, Belgique, Palestine • 2023 • 82 minutes • Couleur et Noir & Blanc
Production (personne) : Jean-Marie Nizan, Ossama Bawardi, Guillaume Malandrin
Production (structure) : Beall Productions
Distribution : JHR Films
Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Véritable tissage d’images du présent et d’archives familiales et historiques, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes qui ont appris à tout quitter et à tout recommencer.
Thèmes : Exil, Palestine, Famille, Femme, Archive, Mémoire
Il y a trente ans, Hiam a quitté le village palestinien de Deir Hanna, en Galilée, où elle a grandit avec son arrière grand-mère Um Ali, sa mère Neemat, son père Said, ses sept sœurs et ses deux frères, pour poursuivre son rêve de devenir actrice, en France. Caméra en main, sa fille Lina interroge l’exil choisi de sa mère et la façon dont les femmes de la famille, qu’elle a laissées derrière elle, ont pu influencer son imaginaire et ses choix audacieux. Lina explore le parcours de sa mère Hiam, partant de ce qu’elle est aujourd’hui - une actrice de renommée internationale - pour remonter à la source de la transmission. Véritable tissage d’images tournées aujourd’hui, d’archives familiales, historiques et d’extraits de fictions, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de savoir-faire, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes palestiniennes pour qui la dépossession est la norme et la résilience une musique quotidienne.
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Coconut Head Generation
De Alain Kassanda
France, Nigeria • 2023 • 89 minutes • Couleur
Production (personne) : Alain Kassanda
Production (structure) : Ajímátí Films
Distribution : Ajímátí Films
Tous les jeudis un groupe d'étudiants de l'université d'Ibadan, la plus ancienne du Nigeria, organise un ciné-club, transformant un petit amphithéâtre en une agora politique où s'affine le regard et s'élabore une parole critique.
Thèmes : Cinéma, Nigeria, Enseignement supérieur, Politique, Mouvement social, Institution culturelle
"Au départ, je ne voulais pas nécessairement faire un film sur les étudiant·es car je tournais déjà Trouble Sleep, un moyen métrage centré sur l’univers de la route à Ibadan, tout en cherchant des financements pour mon premier long-métrage documentaire. Je souhaitais surtout archiver les échanges passionnants dont j’étais témoin chaque jeudi et documenter l’organisation du ciné-club qui était devenu un lieu d’expression politique au sein de l’université."
Alain Kassanda
"Tous les jeudis soirs, l'Université d'Ibadan, grande ville du sud-ouest du Nigeria, abrite un ciné-club. Un lieu safe, où les étudiants et les étudiantes visionnent des films qu'ils prennent le temps de discuter. Dans ce ciné-club sont projetés des films pour parler intersectionnalité, décolonisation, luttes féministes, luttes LGBT, minorités ethniques du pays, droits des étudiants ou élections. Un lieu pour permettre à ces jeunes gens qu'on associe à la "Coconut Head Generation" d'affronter le monde et la société nigériane. Cette expression méprisante qui qualifie la jeunesse de paresseuse et abrutie, les étudiants se l'approprient en la détournant afin d'en faire une force et de revendiquer leur intelligence critique."
Clémence Arrivé - Cinéma du réel
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Direct Action
De Guillaume Cailleau, Ben Russell
Allemagne, France • 2024 • 216 minutes • Couleur
Production (personne) : Guillaume Cailleau, Michel Balagué
Production (structure) : CaSk Films
Distribution : Shellac
À Notre-Dame-des-Landes, le quotidien d’une des plus importantes communautés d’activistes de France. Grâce à sa radicalité et son organisation, elle dessine les contours d’un monde possible, d’une utopie ou d’une échappatoire à la crise environnementale.
Thèmes : Alternatif, Engagement, France, Loire-Atlantique, Utopie, Écologie
"Quand le pouvoir politique défend les intérêts privés contre le bien commun, l’action directe est inévitable. Au cours de ce début de siècle, en France, l’activisme environnemental en a notoirement payé le prix fort durant les répressions des manifestations contre le projet d’aéroport du Grand-Ouest en 2012 et contre les méga-bassines à Sainte-Soline le 25 mars 2023. Mais il a aussi, entre ces deux évènements, remporté une victoire insolente en établissant avec succès une Zone à Défendre à Notre-Dame-des-Landes, où l’idée d’action directe peut désormais s’entendre au-delà du conflit avec l’État, et qualifier une manière de vivre en accord avec la terre. Ben Russell et Guillaume Cailleau ont filmé dans la ZAD pendant deux ans, entre la commémoration festive des dix ans de l’échec de l’Opération César et l’action menée par les Soulèvements de la Terre à Saint-Soline, accueillie par un spectacle policier digne d’Apocalypse Now. À bien des égards, Direct Action évoque et inverse la série Sanrizuka de Shinsuke Ogawa autour de la lutte paysanne contre la construction de l’aéroport de Narita ; la récurrence des apparitions du phare qui s’érige désormais fièrement en lieu et place d’une tour de contrôle qui n’a pas vu le jour, ne manque pas d’y faire songer."
Antoine Thirion - Cinéma du réel
" Ce qui, pour moi, était clair dès le début, c’est que cette communauté ne ressemble à aucune autre que nous avions pu rencontrer avant. Leur fonction est de soutenir la lutte. Toutes les activités périphériques (partager les repas, travailler ensemble, faire du pain, forger ses propres outils) sont là pour soutenir la lutte. Dans notre façon de concevoir le film, l’action directe est un processus sur le long terme. Étant donné notre sujet, nous avons employé beaucoup d’énergie à trouver la forme dont la radicalité corresponde à celle de notre fond. Celle qui s’est imposée à nous est d’une désarmante (radicale) simplicité ; à savoir monter une caméra S16mm sur un trépied, l’orienter vers un sujet et de regarder un « événement » se produire – notre manière de l’entendre et de le comprendre s’affinant au fil du temps passé sur place."
Ben Russell
"L’action directe est généralement appliquée par des individus qui s’organisent pour prendre le contrôle des circonstances propres à leur existence sans avoir recours au capital ou à l’État. Il ne s’agit pas seulement de confrontations avec la police : il est avant tout question de prendre son destin en main. Or, cette idée correspondait très bien à ce que nous voulions montrer. C’est un film sur la ZAD mais aussi sur le cinéma : l’action directe c’est aussi notre façon de faire des films."
Guillaume Cailleau
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Il fait nuit en Amérique
De Ana Vaz
Italie, France, Brésil • 2022 • 66 minutes • Couleur
Production (personne) : Beatrice Bulgari, Fernanda Brenner, Olivier Marboeuf, Leonardo Bigazzi
Production (structure) : Fondazione In Between Art Film
Distribution : The Dark
Piégées par la ville, des milliers de vies animales survivent dans le zoo de Brasilia. La nuit venue, tamanduas, loups à crinière, chouettes et renards des savanes côtoient biologistes, vétérinaires et soigneurs dans un sombre scénario où les défis de la préservation de la vie tissent une toile de perspectives croisées. Qui sont les véritables captifs ?
Thèmes : Animal, Brésil, Écologie, Environnement, Marginalité, Urbanisme, Vie urbaine
"Un jeune fourmilier meurt au bord d’une route, un boa constrictor erre dans la banlieue de Taguatinga, un loup à crinière dans une ferme à Sobradinho II, une petite chouette est sauvée dans le quartier de la radio, un capybara nage dans le miroir d’eau du Palais Itamaraty. Les animaux envahissent-ils nos villes ou occupons-nous leurs habitats naturels?"
Titre du Correio Braziliense
"Entièrement tournée en nuit américaine, cette sombre intrigue d’éco-horreur animalière, où les animaux nous regardent, suit les trajectoires d’espèces menacées d’extinction qui fuient pour y échapper."
Ana Vaz
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Knit's Island - L'Île sans fin
De Ekiem Barbier, Guilhem Causse, Quentin L'helgoualc'h
France • 2023 • 95 minutes • Couleur
Production (personne) : Boris Garavini
Distribution : Norte Distribution
Quelque part sur internet existe un espace de 250 km2 dans lequel des individus se regroupent en communauté pour simuler une fiction survivaliste. Sous les traits d’avatars, une équipe de tournage pénètre ce lieu et entrent en contact avec des joueurs. Qui sont ces habitants ? Sont-ils réellement en train de jouer ?
Thèmes : Informatique, Jeux vidéo, Technologie
" Dans ce "jeu" vidéo, les réalisateurs de Knit’s Island ont passé 963 heures, à la rencontre des individu·e·s qui le peuplent. À trois, ils composent un film dans cette virtualité, se présentant aux "joueur·euse·s" comme une vraie équipe de documentaristes : tournage en cinéma direct, travellings, entretiens, champ/contre-champ... Le tout crée un film fascinant, dans un dispositif qui rappellerait une version 2.0 d’un Peter Watkins, prenant place dans la "zone" de Stalker, de Tarkovski. La frontière, pourtant physique et évidente, entre la virtualité et le IRL ("in real life", la vraie vie) se brouille au fil des rencontres. Si certain·e·s participant·e·s y voient ici un échappatoire à leur quotidien, d’autres y déploient leurs fantasmes les plus troublants, dans une forme de préparation inquiétante à un futur apocalyptique. Cette mission périlleuse des trois réalisateurs prend la tournure d’une enquête sur la virtualisation de nos vies, les limites et possibilités d’un métavers."
Aurélien Marsais - Visions du Réel
"Les souvenirs de ces moments de jeu ressemblent vraiment à un rêve, à une réminiscence. Ekiem a déjà rêvé qu’il rencontrait des joueurs dans la vraie vie et il devait deviner leurs visages. Aussi étrange que cela puisse paraître, il n’y a pratiquement aucune différence émotionnelle avec la vie réelle. Le jeu est réel, les rencontres qu’il permet sont réelles, les souvenirs sont réels. Il est clair que ces moments virtuels font partie de nos vies maintenant."
Quentin L'helgoualc'h
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Là où Dieu n'est pas
De Mehran Tamadon
France, Suisse • 2023 • 110 minutes • Couleur
Production (personne) : Raphaël Pillosio, Elena Tatti
Production (structure) : L' Atelier documentaire
Distribution : Survivance
Taghi, Homa et Mazyar ont été arrêtés et interrogés par le régime iranien. Tous les trois témoignent avec leurs corps, avec leurs gestes et racontent ce que signifie résister, ce que signifie craquer. Y a-t-il un espoir que le tortionnaire renoue un jour avec sa conscience ?
Thèmes : Dictature, Iran, Police, Portrait, Violence
"Profondément lié à la modernité du cinéma iranien, Mehran Tamadon, pourtant installé depuis l’adolescence en France, n’aime rien tant que l’expérimentation formelle, l’impureté des genres, le louvoiement des formes et des sens. On entrevoit ainsi par quoi il se distingue du régime auquel il doit son exil. Documentariste de combat, casse-cou sur les bords, il part à la rencontre, en 2007, dans Bassidji, de cette milice de jeunes martyrs appelés sur le champ de bataille irakien. En 2014, il imagine, dans Iranien, de s’enfermer durant deux jours chez lui avec quatre mollahs, histoire d’éprouver les vertus d’un sain dialogue avec l’ennemi."
Jacques Mandelbaum - Le Monde
"Mehran Tamadon y recueille les témoignages de trois ancien·nes détenu·es politiques, dans une prison reconstituée à l’intérieur d’un entrepôt de la banlieue parisienne. Une nouvelle sobriété, volontairement moins performative, qui s’écrit simplement dans l’écoute attentive des récits. Le cinéaste iranien nous projette ainsi dans la tête d’un·e captif·ve et dans la nécessaire résilience qu’il ou elle doit mettre en place pour survivre : “C’est dur de faire de la prison sans s’illusionner”, avoue l’une des personnes interrogées."
Ludovic Béot - Les Inrockuptibles
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Mon pire ennemi
De Mehran Tamadon
France, Suisse • 2023 • 80 minutes • HD • Couleur
Production (personne) : Raphaël Pillosio
Production (structure) : L' Atelier documentaire
Distribution : Survivance
Mehran Tamadon vit en France depuis de nombreuses années. À titre expérimental, il demande à des artistes iraniens en exil de l'interroger comme pourrait le faire un agent de la République islamique. L'un d'entre eux, ayant une connaissance directe de ces mauvais traitements, accepte le défi.
Thèmes : Art, Artiste, Dictature, Exil, Institution politique, Iran, Violence
« Sur deux jours d'interrogatoire avec Zar, il y a environ vingt heures d'images. Rien n'était écrit, même si Zar avait enquêté sur moi et préparé des questions en amont que je ne connaissais pas. L’apparition de doutes est au cœur du film. On ne sait plus ce qui est joué et ce qui est réel. Est-ce Zar elle-même qui parle, ou est-ce Zar la comédienne qui joue ? Qui est le bourreau dans cette histoire ? Est-ce elle ou moi ? »
Mehran Tamadon
"Aussi complexe et versatile que pervers, Mon pire ennemi procède à la reconstitution des interrogatoires menés par les Bassidjis, les agents du régime iranien. Sauf qu’ici les personnes qui incarnent les interrogateur·rices sont des ancien·nes prisonnier·ères. Face à elles et eux, le cinéaste incarne un détenu. Pourtant, le traumatisme est trop profond pour que les néo-acteur·rices aillent plus loin et poursuivent le jeu de rôle.
Le réalisateur se tourne alors vers Zar Amir Ebrahimi (primée à Cannes pour Les Nuits de Mashhad). La jeune femme a subi des interrogatoires continus pendant un an. La voilà désormais chargée d’interroger Mehran Tamadon comme s’il était un prisonnier. Le simulacre devient progressivement cruel et humiliant : elle lui ordonne de se mettre en sous-vêtements, le propulse sous un jet d’eau glacée. Dans cette exploration de l’extrême violence psychologique et physique d’un diabolique jeu de manipulation, ce n’est plus seulement la toute-puissance du tortionnaire que le cinéaste questionne."
Ludovic Béot - Les Inrockuptibles
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No Other Land
De Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal, Rachel Szor
Palestine, Norvège • 2024 • 95 minutes • CouleurProduction (personne) : Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal, Rachel Szor, Fabien Greenberg, Bård Kjøge Rønning
Production (structure) : Yabayay Media
Distribution : L'Atelier distribution
Basel, jeune militant palestinien en Cisjordanie, lutte depuis son enfance contre l’expulsion de sa communauté par les autorités israéliennes. Il documente l’éradication progressive des villages, alors que les soldats déployés par le gouvernement israélien démolissent les maisons et chassent leurs habitants.
Thèmes : Conflit israélo-arabe, Palestine, Engagement, Violence, Politique
"Dans les montagnes à la limite sud de la Cisjordanie se trouve Massafer Yatta, une communauté d’une vingtaine de villages bédouins, un territoire déclaré illégitime par l’Etat israélien et disputé par l’armée aux habitants pour en faire une zone d’entraînement militaire. Quatre jeunes journalistes, palestiniens et israéliens, ont uni leurs forces pour raconter la situation dans No Other Land, long-métrage poignant et document de première main sur le processus de colonisation en cours. Deux d’entre eux, Basel Adra, habitant des lieux, filmant depuis des années l’expulsion des siens, et Yuval Abraham, Israélien parlant l’arabe, sont venus à Paris accompagner la sortie du film. Loin du combat qu’ils mènent au quotidien, la petite bulle privilégiée de l’Occident diffuse sur eux une torpeur qu’ils subissent avec méfiance. Durant tout l’entretien, l’un comme l’autre luttent à tour de rôle contre l’épuisement, pour faire entendre une parole forte."
Mathieu Macheret - Le Monde
""Ils font de nous des étrangers dans notre propre pays." Les habitants de Masafer Yatta luttent depuis des décennies, sous la pression constante de l’armée israélienne et des colons établis sur les hauteurs de la commune, pour rester dans leurs maisons et sur leurs terres. C’est dans ce village palestinien, un ensemble de hameaux non loin de Hébron, en Cisjordanie («ce bout de terre qui n’a même pas le nom d’un pays», comme l’appelle l’écrivain Karim Kattan dans le Palais des deux collines), un endroit déclaré «zone d’entraînement militaire» par Israël en 1980 dans le but d’expulser ceux qui y vivent, qu’a grandi Basel Adra, l’un des auteurs et personnages principaux de No Other Land. Il a 23 ans au début du film, tourné entre 2019 et 2023 et cosigné par quatre personnes formant collectif : Basel Adra, l’activiste Hamdan Ballal, qui habite aussi le village, et deux Israéliens, la réalisatrice Rachel Szor et le journaliste Yuval Abraham, autre figure centrale du film."
Luc Chessel - Libération
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Voyage à Gaza
De Piero Ubserti
France, Italie • 2024 • 67 minutes • Couleur
Production (personne) : Arnaud Dommerc
Production (structure) : Andolfi
Distribution : JHR Films
"À Gaza, il faut arriver le soir au printemps, s'enfermer dans sa chambre et écouter les sons qui entrent par les fenêtres ouvertes... Nous sommes en 2018. J'ai 25 ans et je suis un voyageur étranger."
Thèmes : Voyage, Gaza, Population, Violence, Tradition, Conflit israélo-arabe
"Assemblé à partir d’images anciennes juste avant les attentats perpétrés par le Hamas le 7 octobre et les attaques menées en retour par l’armée israélienne, le récit de Piero Usberti ne se prétend pas neutre : les rencontres du cinéaste avec les Gazaouis informent nécessairement sa vision. Mais son point de vue reste celui d’un étranger, qui fait de sa distance avec la situation une force. Il nous invite à tout reprendre à zéro, posant les données de base constitutives de Gaza : la Naqba, l’état de siège, le manque d’emplois et d’électricité, l’instrumentalisation du terrorisme de quelques-uns pour soumettre tout un peuple, le poids des traditions. Si Piero Usberti dénonce les violences d’Israël envers les civils palestiniens, les privations de droits qu’ils doivent endurer, transparaissent surtout au fil de son voyage des aspirations universelles, que la situation particulière de la région ne fait qu’exacerber. "
Olivia Cooper-Hadjian - Cinéma du réel
"À mon arrivée, j’ai moi-même été très vite frappé par cette beauté. On dit souvent que les gens de Gaza sont beaux. C’est vrai. Je pense à Sara ou Jumana, mais je pense aussi aux deux frères de la fin, dont je ne peux voir les visages sans en être à chaque fois bouleversé. Beauté dont les Israéliens eux-mêmes sont conscients : on sait qu’ils ont de grands projets touristiques à Gaza... À travers cette beauté, celle des visages, des sourires et des propos eux-mêmes, j’ai pu malgré tout retrouver un peu du Joli Mai, où cet aspect était déjà très présent. Plus d’une fois, j’ai aussi pensé à Pier Paolo Pasolini, à ce que celui-ci, dans les années 1960, disait de l’Italie des années 1950 et de ses visages, de ses corps, d’une certaine beauté sur le point de disparaître... À Gaza, j’ai eu l’impression de retrouver cela comme si, bizarrement, je renouais le fil d’une histoire qui était aussi un peu la mienne."
Piero Usberti
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